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Le média de la CFJ72 à Barcelone

Générations Catalogne. Quand la lutte se transmet en famille

En Catalogne, cannes, bérets et pous­settes se côtoient dans les mani­fes­ta­tions pour l’in­dé­pen­dance. Là où les jeunes s’ins­pirent du pas­sé poli­tique de leurs aïeuls, les anciens s’en­gagent grâce à la verve de leurs des­cen­dants. Portrait de ces familles au sang jaune.

Écrit par Alizée Vincent Enquête de Alizée Vincent, Adélaïde Ténaglia et Lisa Monin, à Barcelone
Publié le 6 mars 201814 mars 2018
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Rubans jaunes noué autour du cou, épin­glé sur le cœur et por­tés en guise de boucles d’oreilles, Mercé Relat fré­tille. Elle se fau­file dans la foule pour être devant la scène. Le réci­tal com­mence à 19 heures, au pied de la cathé­drale de Barcelone. Malgré ses 78 prin­temps, Mercé ne détonne pas dans la cohorte de sup­por­ters. À son image, l’audience est mou­che­tée d’accessoires jaunes – cou­leur de l’in­dé­pen­dance – et de che­veux gris. Ce soir-là, comme chaque mer­cre­di, une horde de mili­tants offre un réci­tal aux « pri­son­niers poli­tiques » cata­lans, les ministres incar­cé­rés pour “sédi­tion” par Madrid. Quatre chants tra­di­tion­nels, quatre poèmes, une minute de silence et l’hymne cata­lan. Mercé y par­ti­cipe pour la quin­zième semaine consé­cu­tive. Tel est le visage de « la rébel­lion des grands-parents ». Des acti­vistes âgés, enga­gés pour que leurs petits-enfants connaissent l’indépendance. Car en Catalogne, la lutte est une affaire de familles. Là où les anciens passent le flam­beau de l’histoire, les jeunes trans­mettent la lutte à leurs aïeuls.

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Plaça del Rei, Barcelona, 21 février 2018. Mercé Relat par­ti­cipe à un hom­mage aux “pri­son­niers poli­tiques” tous les mer­cre­dis. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. Chaque semaine, une cho­rale anime les chants. « Il y a beau­coup de familles », com­mente Mercé. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. On entonne les chants anti­fran­quistes d’ ”Els Setze Jutges”. Contre l’État espa­gnol aujourd’­hui. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. Mercé et d’autres per­sonnes âgées mili­tantes raniment ces chan­sons qu’ils connais­saient déjà plus jeunes. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. Certaines mani­fes­tantes dansent et pleurent au rythme des chants cata­lans. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. Les femmes des pri­son­niers tiennent leurs por­traits. Certains mani­fes­tants pleurent. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. Certains par­ti­ci­pants, comme cet homme, portent des dra­peaux cata­lans. ©Alizée Vincent
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Plaça del Rei, Barcelone, 21 février 2018. Mercé com­plète sa col­lec­tion d’ac­ces­soires jaune-indépendance en ache­tant un fou­lard. ©Alizée Vincent
Barcelone, 21 février 2018. Au res­tau­rant, après l’hom­mage, Mercé raconte : « Ma fille et moi avons écrit deux cartes pos­tales à chaque pri­son­nier. » ©Alizée Vincent

Chez les Relat, c’est aus­si une forme d’hommage. Au début des années 1940, le père de Mercé, entre­pre­neur catho­lique bien ran­gé, « remarque des bagues d’or et d’argent aux doigts des acti­vistes de la Croix Rouge ». Il s’étonne. Et com­prend que le gou­ver­ne­ment répu­bli­cain cor­rompt les asso­cia­tions. Il refuse de faire un don, et passe pour un oppo­sant. Quelques mois plus tard, il meurt dans une che­ca, un centre de tor­ture. Mercé raconte qu’il est deve­nu indé­pen­dan­tiste juste avant de mou­rir. Dans les années 1960, la jeune femme, alors ving­te­naire, s’engage en repen­sant à cette his­toire. Sous la dic­ta­ture de Franco, elle rejoint des asso­cia­tions clan­des­tines pro-Catalogne, comme Cristians per socia­lisme (Chrétiens pour le socia­lisme). D’abord sans pen­ser clai­re­ment à l’indépendance. Puis elle « se radi­ca­lise » au fil du temps. Jeune maman, elle emmè­ne­ra ses filles « à toutes les mani­fes­ta­tions ». « Quand j’étais petite, elle nous attra­pait fer­me­ment les mains et on cou­rait pour échap­per aux poli­ciers, se remé­more Elisenda, sa fille. Maintenant, je fais la même chose avec mes petites. »

Barcelone, 18 février 2018. À leurs 5 ans, toutes les des­cen­dantes de la famille Relat prennent la même pho­to, avec la même robe blanche. Mercé montre la sienne à sa fille et sa petite-fille. ©Alizée Vincent

Flashbacks familiaux

Pour Joan et Julia, un couple d’étudiants indé­pen­dan­tistes, la lutte d’aujourd’hui se nour­rit aus­si des his­toires fami­liales d’hier. Bouclettes noires, lunettes épaisses et pier­cings dis­crets aux oreilles, le jeune homme d’une ving­taine d’an­nées en revient à son arrière-grand-père. Habitant d’un vil­lage du nord « où tout le monde se connais­sait et jasait sur son voi­sin », l’homme s’est fait accu­ser de tra­hi­son. « Pendant la guerre civile, il ne vou­lait pas s’engager d’un côté ou de l’autre car il ne vou­lait pas mou­rir pour une cause. Résultat : les fas­cistes vou­laient le tuer, et les répu­bli­cains aus­si ! », ful­mine Joan. Pas ques­tion pour lui d’assimiler cette époque à la période actuelle. Mais quand même. En racon­tant la nuit du 1ᵉʳ octobre, lorsqu’il a « sécu­ri­sé » l’école de son quar­tier pour orga­ni­ser le réfé­ren­dum d’indépendance, il parle de « résis­tance phy­sique » face à la menace d’une inter­ven­tion poli­cière. Raconte aus­si les « visages en sang » de cer­tains élec­teurs au moment du vote. Ces fla­sh­backs fami­liaux lui évoquent la répres­sion poli­cière de Franco. Julia tient à mon­trer les pho­tos de l’événement sur son smart­phone. « Maintenant, je ne dis plus à ma grand-mère quand je sors mili­ter, confie-t-elle. Ça la rend trop ner­veuse ».

22 février 2018. Des seniors tri­cotent des vête­ments en laine pour les mani­fes­tants. Devant eux, une pan­carte indique : « L’écharpe jaune, arme de des­truc­tion mas­sive des grands-mères » ©Alizée Vincent

Longtemps silen­cieuses, « les familles redé­couvrent leur pas­sé », com­mente le poli­to­logue Salvador Cardús, par ailleurs sym­pa­thi­sant de la cause indé­pen­dan­tiste. D’après lui, la pré­sence de per­sonnes âgées « donne une force émo­tion­nelle au mou­ve­ment ». Elle éveille la com­pas­sion des mili­tants. Julia en témoigne d’ailleurs avec insis­tance. En repen­sant aux seniors « qui ont fait la queue pen­dant des heures, par­fois en fau­teuil rou­lant » pour voter le jour du réfé­ren­dum d’indépendance, cette petite brune ath­lé­tique s’émeut, der­rière ses taches de rous­seur : « Ce sont les plus cou­ra­geux car ils ont pas­sé leur vie à se battre. »

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Barcelone, 18 février 2018. La porte d’en­trée de chez Mercé. Sur la ban­de­role, ses petites-filles ont écrit les noms d’hommes poli­tiques cata­lans. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. En arri­vant dans le salon, un masque de Carles Puigdemont trône sur la table. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Mercé l’en­file immé­dia­te­ment. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Elle sort ensuite tous ses acces­soires de mani­fes­ta­tion avec Clara, sa petite-fille. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Elisenda, la fille de Mercé, montre la pho­to d’un clown. « Il a mis un nez rouge devant un poli­cier. Ils l’ont mis en pri­son. » ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Elisenda montre une cari­ca­ture poli­tique à Clara. On y voit des artistes enga­gés fai­sant la queue pour aller en pri­son. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Elles portent ce nez rouge en mani­fes­ta­tion. Un signe de sou­tien au clown et aux artistes empri­son­nés. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Elisenda retrouve un cahier conte­nant les albums d’ ”Els Setze Jutges”, ces chan­teurs anti­fran­quistes. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. « Ce sont les albums de mon enfance », s’é­meut Elisenda. Aujourd’hui, leurs chants sont repris par les indé­pen­dan­tistes. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. L’attirail de mani­fes­ta­tion de Mercé : rubans jaunes de toutes tailles, ban­de­roles, feutres… ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Mercé montre ses beaux-parents, ori­gi­naires d’Allemagne. « Ils ont appris le cata­lan » précise-t-elle. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Tous les murs de l’ap­par­te­ment arborent des pho­tos de famille, par­fois vieilles d’une cen­taine d’an­nées. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Chez les Relat, la famille compte beau­coup. Le cou­loir expose un arbre généa­lo­gique géant. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 18 février 2018. Mercé, sa fille et ses petites-filles montrent leur place dans l’arbre généa­lo­gique le plus récent. © Alizée Vincent

Raviver l’utopie

Mouvement inverse, les nou­velles géné­ra­tions ins­pirent aus­si leurs aînés. Les jeunes craignent tou­jours les four­gons poli­ciers, et connaissent le spectre de Franco. Mais, contrai­re­ment à leurs aïeuls, ils « n’ont plus peur ». « En mani­fes­ta­tion, ma fille m’a convain­cue de res­ter alors que j’étais effrayée par les poli­ciers, raconte Nuria, quin­qua à la cri­nière flam­boyante devant son cap­puc­ci­no. C’est elle qui m’a appris à ne plus avoir peur ». Elle la décrit comme « la plus inves­tie de la famille ». Le constat n’est pas ano­din. Sa sœur emmène son nour­ris­son de neuf mois en mani­fes­ta­tion. L’une des cou­sines a car­ré­ment chan­gé son nom de famille pour gom­mer son ori­gine espa­gnole et adop­ter une ortho­graphe catalane.

Barcelone, 22 février 2018. Aussitôt son café fini, Nuria, au centre, s’empresse de mon­trer les quatre géné­ra­tions de sa famille. Toutes ont déjà mani­fes­té ensemble, même Biel, 9 mois. ©Alizée Vincent

Chez Jordi Oliveras, grand brun de 25 ans ori­gi­naire de la cam­pagne géro­naise, même ren­gaine. Sa grand-mère est deve­nue indé­pen­dan­tiste « car son envi­ron­ne­ment l’était », résume-t-il. La plus bouillante de la famille : « tante Sylvia ». À Noël der­nier, elle a « qua­si­ment for­cé » son frère à prendre le des­sert dans le jar­din en appre­nant qu’il s’était abs­te­nu lors du réfé­ren­dum d’indépendance. Julia se féli­cite quant à elle de don­ner corps aux uto­pies de ses grands-parents : « Nous sommes la pre­mière géné­ra­tion pour qui l’indépendance est un hori­zon tan­gible », s’enthousiasme la jeune femme. Elle-même avoue vou­loir « trans­mettre la lutte » à ses futurs enfants. À leur manière, les géné­ra­tions coopèrent, et se complètent.

C’est entre le fro­mage et le des­sert que s’af­futent les idées de nom­breuses familles, qui réap­prennent à débattre de poli­tique. Chez Mercé, chez Nuria, chez Joan et chez Julia, les manifs se font avec les enfants. La nuit du 30 sep­tembre, veille du réfé­ren­dum, une divi­sion du tra­vail s’o­père natu­rel­le­ment dans la famille des deux amou­reux : Joan et Julia veillent dans les bureaux de vote, pour les pro­té­ger, tan­dis que les parents dorment « sur un banc, dans la rue », his­toire d’être sur le qui-vive dès l’ouverture. C’est dans ce contexte très poli­tique, en pleine panique poli­cière, que les deux belles-familles font connais­sance pour la pre­mière fois.

« Tu goûtes aux plats de ta grand-mère et tu tombes amoureux de ce pays »

Tous les indé­pen­dan­tistes ne sont pas issus de familles d’activistes. Tous ne copient pas les convic­tions poli­tiques de leurs parents – sou­vent tues par ailleurs. Mais l’hé­ri­tage de la langue, trans­mise de géné­ra­tion en géné­ra­tion, créé le même atta­che­ment aux racines cata­lanes. Et se trans­forme en com­bat poli­tique, sauce cata­la­niste. Longtemps inter­dit sous la dic­ta­ture, le cata­lan reste pra­ti­qué en arrière plan, dans les chau­mières. « À 16 ans, j’ai réa­li­sé qu’on m’empêchait d’être, tout sim­ple­ment » lâche à ce sujet Montse Giral, retrai­tée ultra-dynamique. Lorsqu’elle était enfant, ses parents ne par­laient pas poli­tique, encore moins indé­pen­dance. Mais ils par­laient cata­lan. À 68 ans, elle fait par­tie de la géné­ra­tion d’in­dé­pen­dan­tistes éle­vée sous le fran­quisme, et poli­ti­sée par sen­ti­ment d’oppression. « J’achetais des livres en France, raconte cette femme pétillante, aujourd’hui scot­chée à son iPhone orange fluo. Pour pas­ser la fron­tière, je les cachais dans des pains de cam­pagne. » D’abord enga­gée pour défendre sa culture, elle devient ins­ti­tu­trice dans la pre­mière école publique qui enseigne en cata­lan, après la mort de Franco. Elle ne devient indé­pen­dan­tiste qu’en 2010, lorsque le gou­ver­ne­ment de Madrid revoit l’autonomie de la Catalogne à la baisse. Sans cher­cher à convaincre ses filles. L’une d’elles, « dans le com­merce », pré­fère d’ailleurs le sta­tut actuel à l’in­dé­pen­dance. Mais « Iaia », la grand-mère, 102 ans, a quant à elle voté “Oui”.

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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Montse Giral replonge dans ses sou­ve­nirs de famille. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Elle retrouve ici une pho­to de ses parents dans un dos­sier. L’une des petites-filles l’a pré­sen­té pour un devoir d’his­toire à la fac. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Montse est deve­nue indé­pen­dan­tiste en lisant des livres poli­tiques, qu’elle conserve encore. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. « Ces trois livres, c’est la décou­verte du monde », lâche-elle. Ils lui ont fait réa­li­ser que sa culture était « oppri­mée ». ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Ils parlent tous de l’his­toire du fran­quisme, et de camps de concen­tra­tion. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Sa biblio­thèque com­porte de nom­breux ouvrages sur la langue cata­lane. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Et des recherches his­to­riques. Ici : « La grande contre-mémoire. Ce que Suàrez a oublié et ce dont le roi pré­fère ne pas se sou­ve­nir ». ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Montse retombe pour la pre­mière fois sur ses cahiers d’é­cole, sous la période de Franco. ©Alizée Vincent
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Barcelone, 26 jan­vier 2018. Elle est prise d’un fou-rire ner­veux en retrou­vant son « cahier de poli­tique » ©Alizée Vincent
J
Barcelone, 26 jan­vier 2018. Dedans, pas de leçons sur les ins­ti­tu­tions, mais des conseils pour « res­pec­ter l’ordre dans sa famille ». ©Alizée Vincent

Jordi, spé­cia­liste des blagues sur Twitter, où il est sui­vi par 16 000 inter­nautes, se moque aus­si de la supré­ma­tie du cas­tillan, l’espagnol LV2 des col­lé­giens fran­çais. Lui n’a décou­vert cette langue « qu’en entrant à l’université ». Il ne connais­sait que le cata­lan avant de quit­ter son vil­lage pour étu­dier. Interrogé sur l’origine de son sen­ti­ment cata­lan, il devient gas­tro­nome, et énu­mère ses plats tra­di­tion­nels pré­fé­rés. Le pan con tomate, le fuet – une sorte de sau­cis­son – l’escudella – une soupe de viande… « Tu goûtes aux plats de ta grand-mère et tu tombes amou­reux de ce pays », s’enflamme le jeune imprimeur.

Le sen­ti­ment cata­lan se trans­met « de manière rou­ti­nière », déve­loppe Xavier Vila, pro­fes­seur de lin­guis­tique cata­lane. « Ça n’est pas un pro­ces­sus conscient, abonde son confrère Salvador Cardús. Comme n’importe où, les gens ne connaissent pas bien l’histoire de leur pays. » La mémoire du pas­sé se nour­rit bien plus des repères de tous les jours (comme la langue, la nour­ri­ture, les loi­sirs) que de dis­cours pro-Catalogne. « Il ne s’agit pas de folk­lore ! » pré­vient Nuria. Impossible d’en dou­ter, lorsque Joan et Julia racontent avec tant d’entrain qu’ils adorent par­ti­ci­per aux core­fox, des… « défi­lés tra­di­tion­nels de diables enflam­més qui courent la ville ». Lorsque la mère cen­te­naire de Mercé entonne un chant cata­lan à la fin du repas domi­ni­cal. Ou lorsque l’on apprend que c’est au son de l’hymne cata­lan que la petite-fille de Mercé, cinq ans à peine, berce ses pou­pées le soir, avant de les coucher.

Travail enca­dré par Alain Salles, Frédéric Traini, Cédric Rouquette et Cédric Molle-Laurençon.
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Rubrique : MémoiresMots-clés : indépendance, catalogne, barcelone, culture, mémoire, identité, catalan, langue, Catalanité, famille, générations

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